Protéger les beautés du territoire d’Opitciwan
Zachary Simard se tient debout auprès d’une vaste étendue de neige aux abords d’une forêt de conifères près de la scierie d’Opitciwan. Alors que la plupart des gens y voient une éclaircie où circuler à motoneige, le jeune Atikamekw de 29 ans y voit le futur de sa communauté. C’est là qu’on y construira la centrale de cogénération à la biomasse.
Zachary Simard est responsable de l’environnement d’Opitciwan depuis 2022. Né à Victoriaville, il a passé une partie de sa vie en Ontario. Le jeune homme a choisi de s’installer dans sa communauté d’origine, pour connecter avec sa famille qui n’a pas pu lui transmettre son savoir quand il était plus jeune. On parle de la culture, de se reconnecter au territoire.
Mais aussi et surtout, pour offrir mes compétences, mon temps.
Inspiré par Samian
Ayant une grande soif d’apprendre, Zachary Simard est fasciné par la première carte géographique que son père lui a montrée. Puis sa curiosité le pousse à s’interroger sur la manière dont l’environnement s’est formé. Pourquoi une roche, une grosse roche massive est d’un côté du chemin, juste là? C’est comme si Dieu avait déposé cette roche, là. Je me suis toujours posé la question, pourquoi?
Lors d’une entrevue à l’émission Tout le monde en parle, l’artiste de la Première Nation Abitibiwinni, Samian, déclare que ce qui effraie les gouvernements, ce sont des autochtones éduqués. Moi, j’ai trouvé ça super puissant
, se remémore Zachary. Cela lui insuffle le désir d’étudier.
À l’université de Waterloo, il étudie la géographie physique, la géographie humaine, la géomorphologie, l’hydrologie et la géomatique. La géomatique, c’est comme faire des cartes, des bases de données, puis des cartes numériques.
Pour les générations futures
Au cours de ses études, il revient à plusieurs reprises à Opitciwan, lors des vacances notamment. En 2015, je suis venu ici sept semaines pour un emploi d’été, moi je pense que c’est ça qui a ouvert la porte à mon intérêt de venir ici.
Après sa graduation, il travaille pour Environnement Canada, mais au bout de trois ans, il décide de s’installer dans la communauté.
Un choix qui le rend fier, car il gère plusieurs dossiers qui auront un impact sur le futur de la communauté. Principalement, le plan d’adaptation aux changements climatiques puis la transition énergétique.
Il ajoute que le projet de construction de la centrale de cogénération à biomasse est un des plus gros, peut-être le plus gros projet qu’Opitciwan travaille en ce moment.
Le responsable en environnement explique qu’actuellement une centrale de génératrices fournit l’électricité à toute la communauté.
Les génératrices au diesel sont à leur fin de vie. Puis on a pas les mêmes standards environnementaux aujourd’hui [qu’avant]. Ça fait beaucoup de bruit, ça pollue, on a de la boucane brune qui sort, ça pue.